Une transparence encore obscure

Un an après l’application des mesures de la Loi Lagarde, visant à obtenir plus de transparence des tarifs bancaires, UFC Que Choisir n’est pas satisfaite du résultat. Or, du point de vue de la Fédération Bancaire Française (FBF), « toutes les mesures sont en place comme cela était prévu ». Pourtant, l’association de consommateurs souligne que si le fascicule sur le prix des 10 services les plus courants est bien présent (conformément aux directives), l’opacité des termes bancaires utilisés rend la comparaison très difficile. En effet, l’harmonisation concerne seulement 42 mots sur 300 tarifs mentionnés dans les guides tarifaires. «  La comparaison est facilitée pour certains services mais pas pour la consommation réelle des clients » estime Maxime Chipoy, chargé de mission UFC Que Choisir. Par ailleurs, l’association dénonce, également, un manque de bonne volonté manifeste des banques qui continuent à produire des forfaits bancaires incluant des services inutiles. A l’image de celui du Crédit Agricole Ile-de-France qui intègre un abonnement au magazine « Dossier familial »… Seules les banques LCL et la Bred jouent le jeu, dans ce domaine, puisqu’elles offrent, d’ores et déjà, des forfaits personnalisables.

Un comparateur neutre et qualitatif

Malgré les engagements pris par les banques, il y a un an, pour prodiguer des frais « plus justes et plus équilibrés », UFC-Que Choisir estime que les avancées sont encore trop décevantes. Parallèlement, force est de constater que la mobilité bancaire n’est pas encore optimale. En effet, « le taux de ceux qui disent vouloir changer de banque est de 15 à 20 %, alors que seulement 7,5 % changent réellement. Cela veut dire qu’au moins la moitié des gens abandonnent face aux difficultés qu’ils continuent de rencontrer » explique Maxime Chipoy.

Face à ces différents constats, l’association de consommateurs a décidé de lancer « le premier comparateur réellement indépendant, n’ayant aucun lien avec les banques, aucun biais de présentation, et aucune incitation commerciale à opter pour une banque », comme le décrit, Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir. Présenté au mois de juin dernier, sa consultation était totalement gratuite pendant une dizaine de jours, avant de basculer payante. En effet, depuis le 12 juin 2012, il est demandé 4,50 € par mois pour pouvoir l’utiliser, un engagement, réservé aux 70 000 abonnés du site, et résiliable à tout moment. Pour les autres internautes, ils ne pourront profiter que d’un accès partiel à cette mine d’informations…

Ce nouvel outil épluche les offres bancaires issues de 126 banques françaises – qu’elles soient physiques ou en ligne – afin de permettre à ses utilisateurs de repérer la structure la plus adaptée à leurs besoins et à leur profil. Parallèlement, le comparateur UFC Que Choisir étudie les frais facturés de chaque organisme et met à la disposition de chacun, des fiches pratiques sur les différents établissements. Mais, au-delà des chiffres fournis, il propose des données qualitatives, fruit de l’exploitation des courriers reçus par l’association. Enfin, il œuvre en faveur de la mobilité bancaire, en proposant des lettres-types pour faciliter le changement d’établissement.

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