Alors que le m-paiement, ou l’utilisation du mobile pour réaliser des opérations bancaires courantes depuis son téléphone mobile, tend à se développer de façon générale, on constate une disparité d’utilisation selon les zones géographiques. Ainsi, comme le constate Jean-Michel Huet, directeur associé du cabinet de conseil en Business Consulting Bearing Point, c’est sur le continent africain que se développe majoritairement le m-paiement, suivi de près par les Philippines. Même si les transactions concernent principalement les opérations locales, la tendance devrait évoluer rapidement et s’intégrer pleinement dans les mœurs.

L’utilisation du m-paiement en Afrique

Une étude réalisée par GSMA (Association des opérateurs mobiles de GSM) indique que 60 millions de personnes utilisent le système du m-paiement à travers le monde. Néanmoins, l’Afrique connaît actuellement un véritable essor de cette pratique : 80 % des transactions bancaires effectuées en m-paiement concernaient en effet l’Afrique de l’Est en juin 2011.

Si 99 % des opérations étaient liées au transfert de crédit téléphonique il y a trois ans, on constate aujourd’hui un changement dans la pratique du m-paiement.

C’est désormais vers le transfert P2P – transfert d’argent par mobile -, ainsi que le règlement de factures que s’orientent les utilisateurs du m-paiement en Afrique.

A ce titre, certains pays mettent déjà en place de nouveaux services grâce aux nouvelles fonctionnalités offertes par les téléphones mobiles. Au Botswana, le gouvernement envisage de proposer aux  particuliers la possibilité de régler leurs impôts via leurs mobiles. D’autres pays souhaiteraient quant à eux profiter de cette nouvelle technologie pour effectuer le paiement des actes médicaux. Quant à Madagascar, l’île rouge  se tournerait vers le paiement des salaires par le biais du m-paiement.

Les limites du m-paiement en Afrique

Même si le développement de cette tendance offrirait aux utilisateurs de mobiles de nouveaux services destinés à leur simplifier le quotidien, il n’en demeure pas moins que le m-paiement connaît certains limites.

La première étant liée à la volonté des opérateurs téléphoniques historiques de conserver leur position sur le marché. Ainsi, au Kenya, c’est l’opérateur Safaricom qui profite massivement de cette explosion du m-paiement, avec une croissance de 109 % affichée au premier semestre 2011.

D’autre part, l’essor du m-paiement risque de subir un ralentissement prochain, en raison des différentes contraintes juridiques existant dans chaque pays. Cette disparité implique ainsi de procéder au cas par cas, d’où une stagnation probable du développement.

Enfin, les acteurs majeurs du transfert d’argent international, à savoir Western Union et MoneyGram, souhaitent également maintenir leur place sur la marché, et n’entendent pas céder facilement sur leur terrain.

Pour toutes ces raisons, et en dépit de son essor désormais inévitable, le m-paiement devrait mettre encore quelque temps avant de s’installer définitivement sur le marché des services financiers et bancaires. A noter également qu’au-delà de l’Afrique et des Philippines, cette nouvelle pratique commence à se développer dans les pays d’Amérique latine. Ce qui offre de belles perspectives d’avenir à ces nouveaux services, et ce aux quatre coins du monde.

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