Depuis une vingtaine d’années, la rentabilité est le fer de lance des établissements bancaires pour exister dans un secteur très concurrentiel et risqué.

La rentabilité est devenue une obligation avec le développement de l’actionnariat. Les actionnaires sont de plus en plus présents dans le capital des entreprises et influencent les décisions des dirigeants. L’actionnariat étant primordial pour le développement international des banques, la rentabilité est le meilleur moyen d’attirer les investisseurs.

La rentabilité n’est pas toujours l’indicateur idéal pour évaluer une banque, surtout si la comparaison est internationale.

La performance d’une banque va dépendre du pays dans lequel elle se trouve. Chaque pays possède un profil de banque différent : les anglo-saxons privilégient les banques d’investissements (La city), les banques espagnoles forme le réseau le plus dense d’Europe, et la France se caractérise par de nombreuses banques mutualistes. De plus chaque pays subit des crises internes qui vont influencer les banques implantées sur le territoire.

Il existe aussi, plusieurs façons d’interpréter la rentabilité, que l’on se place du côté de l’actionnaire (dividende), du dirigeant (résultat, gestion du risque), ou des analystes (qui prennent en compte plusieurs paramètres).

D’une manière générale, la rentabilité n’est pas stable, de nombreux facteurs vont l’influencer, notamment les coûts, les risques et les provisions.

La gestion des coûts est une manière détournée pour faire augmenter le résultat de la banque. Même si les économies d’échelle sont faibles dans ce secteur, les grands groupes bancaires présentent une rentabilité plus stable faces aux aléas conjoncturels. Les avancées technologiques permettront les plus grandes économies en terme de coût dans les années 90.

Dans cette course à la rentabilité, les risques vont être les pires ennemis des banques. Avec le développement international de la finance, les risques sont de plus en plus nombreux. Les risques de contrepartie, de taux et d’illiquidité vont rendre toutes les banques vulnérables à la défaillance des autres (risque systémique). Afin de limiter les risques les banques mettent en place des provisions, ces pertes virtuelles et potentielles pèsent lourdement sur le résultat leur résultat.

L’évolution de la rentabilité s’explique surtout par l’incroyable évolution du secteur financier. Le décloisonnement, désintermédiation, déréglementation du marché ont permis au banque d’évoluer internationalement. De plus l’activité bancaire s’est accélérée notamment avec la loi de 84 qui définie l’exercice de la profession bancaire, le désencadrement des crédits et la « course » à l’ouverture de guichets.

De nombreuses règlementations permettront au secteur de se développer en sécurité, par la mise en place de normes de risques, tels que les ratios Cooke et Mc Donough.

L’évolution de l’offre et de la demande sera déterminante pour la rentabilité des banques.

L’intermédiation était la principale source de PNB avant la désintermédiation de la finance. Les banques se sont adaptées pour maintenir leurs profits en développant des produits et services commissionnés. Dans cette recherche de rentabilité, la prise de risque sera l’activité la plus lucrative des années 2000.

Parallèlement à l’évolution de l’offre et de la demande, les banques se sont restructurées en banques universelles. Cette stratégie diversifie les sources de rentabilité, il apparait désormais que les activités de banque privée, de gestion d’actifs et d’investissement sont les plus rentables. Le réseau pourrait subir une restructuration, en effet certaines banques commencent à fermer les agences les moins rentables. En contrepartie les banques développent les offres à distance.

Alors que les banques françaises ont désormais une rentabilité comparable aux concurrents internationaux, elles doivent s’adapter au consumérisme et aux changements de mentalité des consommateurs (plus volatiles et avertis).

L’actualité nous a démontrée que la recherche de rentabilité comporte des risques. Les banques d’investissement souffrent de la crise des subprimes mais profitent du renouveau des marchés financiers (depuis mars 2009). Les banques de détail se sont montrées particulièrement dynamiques en matière de crédit et avec des offres d’épargnes intéressantes elles ont capté beaucoup de liquidités.

L’activité d’intermédiation aura été très lucrative avec la baisse des taux de refinancement de la Banque Centrale. Malgré des marges d’intermédiations toujours beaucoup plus faibles qu’à l’étranger, les banques ont retrouvé une source de PNB inespérée, un luxe en temps de crise.

Quelques sujets comportent encore des interrogations. Les filiales étrangères des banques françaises sont fortement exposées aux risques dans des pays souvent fragiles. La règlementation est un facteur de plus qui devrait freiner la rentabilité des banques. On ne connait pas encore quelles mesures vont être prises mais les autorités prudentielles devraient demander des fond propres plus importants au banques. De plus, les Etats mettent en place une taxe sur les bonus pour limiter les excès des traders (et assimilés).

Autant de mesures qui rendront difficile le retour à une rentabilité d’avant-crise.

Depuis la crise actuelle, les banques subissent un acharnement médiatique et l’image du banquier se dégrade. Les clients deviennent parfois désagréables en stigmatisant les métiers de la finance, et le manque de confiance atteint les plus petites agences du réseau

Pour être plus fortes et compétitives face aux crises et à la concurrence, les banques mettent en commun certaines activités ou fusionnent. Les banques françaises on du retard par rapport à leurs concurrents internationaux mais l’après-crise semble être le moment propice pour se lancer. BNP Paribas vient d’acheter Fortis, la Caisse d’Epargne et la Banque Populaire ont donné naissance à la BPCE et des rumeurs ont annoncé une fusion entre le Crédit Agricole, la Société Générale et Groupama…

La création de grands groupes bancaires devrait garantir une rentabilité à toute épreuve.

Certains journalistes, analystes, et professionnels de la finance reste perplexe concernant le retour aux bénéfices des banques. Les marchés financiers se seraient trop emballés et une nouvelle chute des bourses n’étonnerait personne.

L’avenir de la finance et la vérité sur sa santé est soigneusement gardée dans le secret des dieux.

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